Le dauphin et la baleine sont des animaux emblématiques victimes de leur succès. Le Groupe d’Étude des Mammifères Marins de Polynésie (GEMM), met en garde contre certaines pratiques touristiques appelées whale-watching. Cette association travaille avec des écovolontaires.
Depuis l’Antiquité grecque, le grand dauphin (Tursiops truncatus) a donné naissance à de nombreux mythes et légendes en Europe et ailleurs, dans lesquelles il apparaît souvent comme étant « l’ami » des hommes. Il faut dire que cette espèce au comportement opportuniste n’hésite pas à utiliser la proximité des êtres humains pour arriver à ses fins. Citons la pêche conjointe aux mulets, associant grands dauphins et pêcheurs traditionnels en Mauritanie, les dauphins solitaires qualifiés d’« ambassadeurs », qui socialisent régulièrement avec les usagers du littoral, ou les dauphins impliqués dans les problèmes de déprédations autour des engins de pêche.
Plebiscités par la télévision et le cinéma occidental (Flipper, Le Grand Bleu, Sauvez Willy), les dauphins sont, depuis le début des années 1990, victimes de leur succès. Un tourisme de masse, souvent qualifié à tort d’« écotourisme », s’est en effet développé un peu partout dans le monde autour de l’observation et de la rencontre avec le dauphin, la baleine et avec de nombreux autres animaux emblématiques dans leur milieu naturel. Ce tourisme, sensé représenter une amélioration de nos rapports avec le monde sauvage, est appelé whale-watching, dolphin-watch, dolphin-feeding ou swim-with-dolphins et détourne souvent les réglementations mises en place pour protéger les animaux visés. Il donne ainsi malheureusement lieu à des approches intrusives et harcelantes, des tentatives d’habituation (feeding, touching) et représente une nouvelle source de dégradation et de pollution des comportements animaux sauvages. La grande sociabilité, l’adaptabilité et le pseudo « sourire » du grand dauphin, tout comme la réputation placide de la baleine, occultent en effet leurs réalités d’animaux sauvages, autonomes, complexes et imprévisibles.
Depuis 10 ans maintenant, le Groupe d’Étude des Mammifères Marins de Polynésie (GEMM) s’attache à décoder les comportements animaux et humains, à améliorer nos contacts avec le monde sauvage et à sensibiliser le public à travers un suivi scientifique, comportemental, sanitaire et une approche expérimentale impliquant des sessions d’observation sur le terrain.
Ce programme, baptisé « Céta’Biosphère », est ouvert à l’écovolontariat et se déroule sur deux points chauds situés dans l’archipel des Tuamotu : l’atoll de Rangiroa, où nous travaillons depuis 2009 sur une communauté de grands dauphins résidents et l’île de Makatea, paradis naturel du bout du monde, où nous effectuons un suivi des baleines à bosse.
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