Tour du monde d’une écovolontaire : la maison aux iguanes au Honduras


Récit du tour du monde del’écovolontariat : Découverte de la station des iguanes

Une île, une île posée sur l’horizon sortant des brumes matinales. L’embarcation fonce droit vers le large, vers un nouvel univers au visage encore inconnu prenant la forme d’une masse verte, pas très haute, sur la mer des Caraïbes. Un immense radeau qui me portera pendant deux mois d’aventures en découvertes. Tant de surprises et de rencontres m’attendent là-bas, sur ce petit bout de terre au large de La Ceiba. La masse verte grossit, deux collines apparaissent, une baie s’ouvre, je pose le pied sur un ponton de fortune. L’arrivée du bateau de ligne est toujours un petit événement dans ces contrées lointaines. Courrier, marchandises diverses, la communauté utilienne s’active, embarque, débarque. Bienvenue à Utila. Mikael, un jeune Honduriens bénévole à la station de recherche sur les iguanes m’accueille. Nous marchons un moment le long d’une petite route s’enfonçant à l’intérieur des terres. Il m’explique qu’il est en train de mettre en place un système de canalisation pour évacuer l’eau stagnante.
« Il y aura moins de moustiques »
« A propos de moustiques, penses-tu qu’il est utile de prendre les cachets contre le palu ? J’ai lu dans les livres.
« Il n’y a pas de palud à Utila »
Parfait. Allez ouste les cachés contre le palud, ma trousse de toilettes n’en sera que plus légère !
– « Voilà c’est là. Tu ne peux pas te tromper. La route s’arrête ici. »

iguanes à la station de recherche sur les iguanes au Honduras

La maison des bénévoles
Huit bénévoles et le directeur du centre logent sur place dans une charmante maison en bois, semblable à un chalet de montagne. Des hamacs et une balancelle trônent sur la terrasse. Au premier étage, les chambres sont spacieuses et ne comportent pas plus de deux ou trois lits. Les volontaires font des missions assez longues, de deux à quatre mois le plus souvent. C’est un peu comme si je retrouvais ma tribu, ceux pour qui la sédentarité est un temps de pause entre deux aventures. L’ambiance est plutôt germanique, la station est gérée par le zoo de Franckfort, mais j’ai quand même le plaisir de partager ma chambre avec une compatriote. Les weeks-ends sont libres, et le directeur, Aurel, me fait savoir que je pouvais bénéficier de jours de repos supplémentaires… Pourtant il n’a pas lu mon blog et mes aventures au fin fond de la Floride… Non mais je n’en demandais pas tant !

Rosalita la gardienne


À l’entrée de l’Iguana Research Station, vous êtes accueilli par Rosalita, un perroquet dont le plumage vert et jaune cache un caractère bien trempé ! Le principal problème avec Rosalita, c’est qu’elle est misogyne. Elle attaque les femmes et plus particulièrement les blondes. Elle connaît très bien la maison et fréquente assez souvent les parties communes au grand dam de certaines. Aussi, s’occuper de Rosalita est un travail d’homme, sinon gare aux coups de bec ! Parmi les habitants de la station, il y a un boa et quelques tarentules dans la salle d’exposition, mais aussi Franck, une frégate noire apportée par un touriste voilà trois semaines car elle était blessée à l’aile. Chaque jour nous la nourrissons avec une bonite et lui donnons des séances de rééducation pour qu’elle recouvre son vol. Pour l’instant, après trois ou quatre battements d’aile, l’oiseau pique du nez et finit sa course le bec planté dans l’herbe.
Puis il y a les iguanes, ces drôles de gros lézards répartis dans une dizaine de cages. L’une des quatre espèces présentes sur l’île est
endémique : l’iguane d’Utila, celui qui vit dans la mangrove, appelé également Swamper. Au début des années 90, un biologiste allemand s’est intéressé à ce reptile car il était en danger. Urbanisation, pollution, chasse annonçaient sa disparition prochaine. Alors naquit la station des iguanes et son programme de réintroduction. Chaque année, des iguanes naissent en captivité et sont relâchés. Chaque année, des volontaires se relaient dans la petite maison de bois.

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