Tour du monde d’une écovolontaire : la maison aux iguanes au Honduras (13)

ecovolontariat HondurasCapture d’un anole— Le soleil revient enfin, la saison des pluies nous offre un petit moment répit, bien au sec. C’est le moment de laver son linge, de faire bronzette sur la plage de sable de blanc, d’aller ramasser des crabes, des termites, de capturer un rat et de nourrir le boa, de gentiment faire sortir les araignées de la maison. Nous partons avec Colja attraper deux anoles  pour le terrarium. L’anole est un petit lézard endémique à Utila. On reconnaît le mâle grâce à sa gorge rouge qu’il gonfle pour faire le beau. Il vit dans les arbres et est particulièrement vif. En attraper un n’est pas une mince affaire ! Il faut d’abord travailler son approche, lentement et sûrement, pour enfin d’un geste très rapide le capturer. Je les rate tous, heureusement Colja s’est montré plus habile.Nous le plaçons soigneusement dans une boîte. Le petit lézard passera trois semaines environ dans la petite maison de bois avant  d’être relâché.

La mission touche à sa fin

Nous poursuivons notre avancée dans la forêt à la recherche d’une espèce de chauve-souris qui n’aurait pas été encore clairement identifiée sur l’île. Elle vit sous les palmes et s’envolent au moindre bruit. Là encore il faut se montrer rusé.  Je fais l’une des plus belles photos nature que je n’ai jamais faite. La chauve-souris pendue à une palme me regarde, l’air aussi intrigué que moi. Son pelage est soyeux et ses oreilles pointues sont dressées.

De retour à la station, ça s’agite autour du boa.

Dans un univers de biologistes, il est hors de question de pousser de grands cris à la seule vue d’un serpent ou d’une tarentule poilue ! Toutes les créatures et tout comportement animaliers mérite attention et observation.
Voilà deux jours qu’un pauvre rat attend de se faire dévorer dans la cage au serpent. Le boa prend tout son temps. Lorsqu’il s’approche de sa proie c’est tout en douceur, ses mouvements sont imperceptibles, lents et sûrs. Bien avant l’assaut final, le rat est déjà paralysé. A quelques centimètres à peine de son prédateur, il pourrait fuir, la cage est ouverte car nous prenons des photos. Mais non, il reste immobile de longues minutes et attend le coup fatal. Il sait déjà qu’il va mourir.
Un boa qui mange un rat, ça ressemble à quoi à votre avis ? A un chapeau non ? Je relis le Petit Prince de Saint-Exupéry, en espagnol, dans une semaine je serai au Chili. Si on me demandait de dessiner Utila, à quoi ressemblerait-elle ? Une île avec un cocotier et une noix qui tombe sur un touriste imprudent ? Un radeau dans la tempête avec pour seul équipage des Occidentaux perdus ? Un enfer végétal croulant sous les déchets ? Un bureau avec des policiers à la mine pas tubulaire ? Une maison de bois avec des idéalistes dedans ? Un lieu où il est impossible de faire semblant ? Ça c’est dur à dessiner.
Cette quatrième mission touche à sa fin, c’est l’heure des dernières fois.
Laurence Dupont
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