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Hervé Dubois : “L’écovolontariat peut mener à un emploi international”

Hervé Dubois agit depuis plus de 25 ans pour la planète et ses habitants. Après 15 ans de travail pour différentes organisations de solidarité internationale, dont Médecins du Monde, il crée en 1999 le concept du Congé Solidaire® et fonde l’association Planète Urgence. Environ un tiers des missions organisées par Planète Urgence sont des missions d’écovolontariat dans des pays en voie de développement. Depuis 2011, Hervé Dubois préside Institut de Coopération Internationale, un organisme de formation pour l’humanitaire et de conseil en solidarité internationale.

eco-volontaire.com : Beaucoup d’écovolontaires prennent goût à l’engagement lors d’une mission à l’étranger et veulent en faire leur métier. Est-ce qu’une mission d’écovolontariat peut-être un tremplin vers une carrière à l’international ?
Hervé Dubois : Oui, parce que de telles missions sont une occasion d’acquérir une expérience de terrain. On s’immerge, on comprend, on apprend. C’est une étape préalable, voire incontournable, pour trouver un poste dans une ONG que ce soit au siège ou sur le terrain dans un autre pays.

eco-volontaire.com : Vous connaissez particulièrement bien les organisations qui travaillent dans les pays du Sud. Quels sont les critères selon lesquels les ONGs internationales recrutent ?
Hervé Dubois : Premièrement, il faut avoir une solide compétence métier. Dans le domaine de l’écologie et de la protection de la biodiversité, ce sont bien sûr les métiers techniques, scientifiques comme biologiste, vétérinaire, etc. Mais il y a aussi des postes en gestion de projets qui demandent des compétences plus transversales et qui de ce fait sont ouverts à des personnes ayant suivi des formations plus diverses ou qui ont une expérience professionnelle de gestion de projet.
Deuxièmement, il faut disposer de cette fameuse expérience de terrain. Les employeurs y tiennent beaucoup parce que la réalité dans les pays en voie de développement est bien différente de celle en Europe, et il faut savoir s’y adapter. Même pour les postes aux sièges, il n’est pas rare de voir des exigences de 2 ans minimum d’expérience en tant qu’expatrié.

eco-volontaire.com : Y-a-t-il des postes ?
Hervé Dubois : Il faut être lucide : aujourd’hui le domaine de l’écologie attire énormément, tout comme la solidarité internationale, mais il y a relativement peu d’offre. La concurrence est donc assez forte. Mais il existe un réel besoin de protection de la biodiversité dans les grands espaces du Sud. Et en même temps, on peut constater le début d’une prise de conscience chez les bailleurs de fonds sur le fait que le développement économique est fortement lié à la protection de l’environnement. Je l’ai souvent vu sur le terrain, par exemple en Afrique : la sauvegarde d’espaces naturelles est vouée à l’échec si la stratégie n’intègre pas une dimension économique qui permet à la population de vivre dignement, et l’inverse est vrai aussi.
Des postes vont se créer dans les prochaines années autour de cette interdépendance entre écologie et économie. C’est pourquoi  les stages et missions que l’I.C.I. propose dans le domaine de l’environnement, intègrent presque toujours une dimension de gestion de projet et de développement économique.

eco-volontaire.com : Qu’est-ce que l‘I.C.I. apporte aux personnes qui veulent trouver un emploi dans le monde des ONG internationales ?
Hervé Dubois : Tout d’abord une formation pragmatique qui vise l’employabilité de la personne. Nous proposons des formations courtes qui peuvent s’inscrire dans la formation professionnelle continue d’adultes et qui de ce fait peuvent être financées par les fonds de la formation professionnelle – DIF, CIF, AIF etc. Puis nous attachons beaucoup d’importance à l’application des connaissances théoriques sur le terrain. Toutes nos formations se concluent par un stage ou une mission dans un pays en voie de développement pour lesquels nous ne demandons pas de frais supplémentaires. Cela constitue pour beaucoup de nos stagiaires la première expérience sur le terrain.

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Propos recueillis par Frank Seidel

 

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