vivre avec les animaux sauvages en afrique du sud

Faune sauvage : face à face avec un rhinocéros, espèce en danger

VIVRE AVEC LES ANIMAUX SAUVAGES EN AFRIQUE DU SUD demande un savoir bien particulier et de la patience. Lors de ma mission d’écovolontariat en Afrique du Sud j’ai appris beaucoup sur les animaux sauvages. Quarante minutes face à un rhinocéros en colère, c’est long ! Même dans une voiture safari. Vue la taille de la bête (environ deux tonnes), on se sent tout petit. En suivant les traces d’un lion pour observer son comportement, trois rhinocéros blancs croisent notre route. Un belle surprise !
Le groupe se compose d’une femelle accompagnée de sa fille et d’un mâle qui souhaite s’accoupler avec la jeune femelle. Sauf que la mère protège sa progéniture qui n’est pas encore en âge de procréer et s’oppose fermement aux tentatives du mâle, ce qui rend ce dernier particulièrement furax !

L’importance de connaître le comportement des animaux sauvages

Frustré, le rhinocéros n’apprécie pas notre présence et devient agressif. Il se approche dangereusement de la voiture avec tout le comportement d’un prédateur qui se positionne en dominant. C’est là qu’il est important de connaître le comportement des animaux sauvages. La première erreur à éviter, c’est la fuite ! Cela semble logique certes, mais le réflexe de tout en chacun est de démarrer en trombe et d’appuyer sur l’accélérateur. Ce qui, bien entendu, provoque immédiatement une course poursuite.
Un comportement de fuite nous met effectivement en position de proie à chasser. Mais faut-il encore savoir garder son sang froid. Alors, il faut attendre, calmement que l’animal daigne s’éloigner.
Selon Cas, le ranger qui nous accompagne cette semaine, le rhinocéros tente uniquement de nous impressionner.
Dans le cas contraire, à savoir s’il avait vraiment eu intention de charger, il aurait baissé sa tête en pointant sa corne vers nous. Il n’empêche qu’il s’est amusé un moment pour nous montrer qu’il était le plus fort.

Course poursuite avec le rhinocéros

Cas repousse le rhinocéros quelques fois avec de petits cris et en tapant sur la carrosserie. A plusieurs reprises, le rhinocéros s’éloigne. Dés lors que nous tentons reprendre notre chemin, il charge. La scène dure près de quarante minutes. Vivre avec les animaux sauvages en Afrique du Sud n’est pas de tout repos.
Le lendemain, nous le croisons de nouveau. Cette fois-ci, nous observons la scène de loin. Lorsque nous repartons, le rhinocéros charge la voiture ! Trop tard pour s’arrêter, le seul moyen d’échapper à l’animal est d’appuyer sur l’accélérateur. Heureusement, le rhinocéros ne souhaitant pas s’éloigner de le jeune femelle, cesse de nous poursuivre au bout de trente secondes environ. Pour information, un rhinocéros peut courir jusqu’à 45/50 km/h.

Le rhinocéros en proie au braconnage

Le rhinocéros est une espèce protégé. Il est la proie des braconniers qui le chassent uniquement pour vendre sa corne au marché noir. Ce marché illégal est un fléau dans le monde entier pour les soit-disant vertus des cornes de rhinocéros.
Au début du XXe siècle, il y avait 500 000 rhinocéros à travers l’Afrique et l’Asie. Ce chiffre est tombé à 70 000 dans les années 1970 et s’élève à 29 000 aujourd’hui.
Parmi les deux espèces de rhinocéros (le blanc et le noir) le noir est particulièrement en danger. Il ne restait plus que 2300 individus en 1993. Grâce à des programmes de conservation et à la lutte contre le braconnage, la population serait, aujourd’hui, remontée à plus de 5000 individus.
Plus que jamais, la lutte contre le braconnage continue, notamment grâce à l’association Rhino Protection Trust créée pour que les réserves privées d’Afrique du Sud combattent le traffic illégal des cornes de rhinocéros.


Comment traquer les animaux sauvages

Vivre avec les animaux sauvages en Afrique du Sud, demande un savoir de terrain, notamment en matière de traquage. Traquer un animal sauvage, c’est tout un art ! On peut passer des heures à suivre les traces d’un lion ou d’un rhinocéros sans l’apercevoir, ou, tout d’un coup, voir surgir l’animal sous nos yeux, sans prévenir…

Sur les traces d’un lion

Les rangers du Makalali sont formés au traquage. Tous sortent de l’école des rangers, une école privée gérée par la réserve. Les traces de pas des animaux n’ont pas de secrets pour eux.
Lorsque Mike, le directeur du projet nous guide sur les traces d’un lion, c’est avec une expérience de plusieurs années et une grande connaissance du terrain. Bien sûr des règles sont respecter, comme marcher en silence, en formant une file indienne. Lorsque nous l’apercevons, le lion se relaxe de l’autre côté de la rive d’une rivière asséchée. A plus d’une cinquantaine de mètres, il nous fixe droit dans les yeux.
Le lion ne cherchera pas à tuer l’homme. En revanche, il faut être très prudent face à une lionne.

Scène de chasse d’un léopard

Le léopard observe toujours sa proie un long moment avant de passer à l’action. Ce jour-là la proie est un impala, Immobile. L’impala est comme paralysé à plusieurs mètres de son prédateur. Il sent que son sort était déjà scellé. Le temps de trouver un meilleurs endroit pour observer le léopard, l’impala gît à terre. Les scènes comme celle-ci appartiennent à la vie quotidienne au sein de la réserve. Étudier les animaux sauvages, s’est aussi comprendre la chaîne alimentaire, la façon dont les prédateurs chassent et à quel rythme. Nous ne sommes certes plus habitués à ces tableaux de chasse, bercés sans doute par une imagerie bucolique de la savane.

Le rhinocéros noir très dur à observer

Vivre avec les animaux sauvages en Afrique du Sud demande de la patience. Le la réserve du Makalali n’est pas un zoo. La faune sauvage fuit les humains. Ce n’est que le dernier jour que j’aperçois le rhinocéros noir, après la nuit tombée. Le soleil se couche aux alentours de 18 heures dans le Makalali, et nous ne rentrons au camp qu’après 19 heures. La nuit, la savane a une toute autre allure, les bruits sont différents et les hyènes sont de sortie. Un bon pisteur travaille avec tous ses sens, dont l’ouïe. Il reconnaît une espèce au bruit qu’elle produit lorsqu’elle se déplace.
Ce soir-là, deux rhinocéros noirs, sont apparus à la lueur des phares du 4X4. Sauvage, le rhinocéros noir fuit l’être humain.


Patsi, le buffle apprivoisé

Vivre au milieu des animaux sauvages en Afrique du Sud, apporte parfois de belle surprise. Laissez moi vous racontez l’histoire de Patsi, le buffle approvoisé. Le buffle appartient aux Big five. C’est un animal sauvage craint des chasseurs car féroce. Il est réputé pour son caractère sauvage, n’hésite pas à charger et ne peut pas être apprivoisé. Sauf Patsi. La réserve du Makalali a un troupeau composé d’une trentaine de buffles. Une fois par semaine, le premier Game Drive de la journée est consacré à l’étude du troupeau.
Celui-ci est rassemblé dans un parc clôturé dans la réserve, sans lion ni léopard. La clôture sera détruite lorsque le troupeau atteindra cinquante individus, seuil à partir duquel il sera en mesure d’assurer sa survie. Le buffle vit en troupeau et a pour principal prédateur le lion. Son système de défense est étroitement lié au troupeau qui forme un cercle en cas d’attaque. Leurs cornes forment un bouclier résistant.

Un buffle adopté par des vaches

Le troupeau de la réserve de Makalali se porte à merveille. Aucun des buffles n’est atteint de tuberculose, ce qui est le cas de plus de 70 % des buffles en Afrique. L’un de ses membres se démarque cependant des autres de par un comportement différent. Il s’agit de Patsi. A peine le portail du parc aux buffles franchi, Patsi accoure tel un chien fidèle. C’est plutôt curieux pour un buffle, un animal réputé dangereux et inapprivoisable. Sauf que Patsi l’histoire de Patsi est particulière. Il perd sa mère très jeune et est par son troupeau d’origine. Il se dirige alors vers une ferme où il est adopté par des vaches. Pendant tout ce temps, il développe des liens avec les fermiers et se familiarise aux humains.

Les autres buffles se comportent différemment avec Patsi

A son arrivée dans la réserve du Makalali, les rangers avaient des doutes sur sa capacité à survivre avec les siens. Mais Patsi est toujours là. Nous pouvons la caresser, lui tapoter sur les cornes, ce qui est formellement déconseillé avec les autres. En observant le comportement du troupeau, nous remarquons que les buffles adoptent une attitude différente avec Patsi, qui semble en retrait. L’objectif des rangers est que ce buffle apprivoisé retrouve ses réflexes d’animal sauvage, pour qu’une fois les barrières ouvertes, il puisse survivre parmi les siens.

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