Le documentaire « Amazonia, voyage en terres indigènes » est le fruit d’un voyage solidaire et engagé au coeur d’une tribu de la forêt amazonienne. Anaïs Bajeux y dénonce les affres d’une société de consommation qui ravage tout sur son passage, tout en montrant des îlots de résistance, comme ces hommes et ces femmes qui se battent pour sauver les peuples indigènes. Ce voyage de six mois fut pour la réalisatrice une deuxième naissance.
« À l’heure où il devient critique pour notre planète de changer notre mode de vie et de consommation, nous avons voulu comprendre l’impact de nos activités humaines sur les communautés indigènes. » C’est dans cet état d’esprit, ouvert, interrogateur et solidaire qu’Anaïs Bajeux est partie, avec son compagnon, pour un grand voyage au coeur de la forêt amazonienne. C’était en 2013. Rien ne la destinait à un tél périple. Anaïs travaillait dans la vente et était titulaire d’un BTS commercial. Une « orientation prise pas défaut », explique-t-elle.
Mais elle voulait changer de vie, ressentait un fort désir d’ailleurs et espérait mieux se connaître dans le regard d’un peuple autre, aux valeurs différentes des siennes. « Vivre dans la forêt avec des Indiens c’était un rêve d’enfance », avoue-t-elle.
Les préparatifs ont duré dix mois avant de s’envoler vers le Brésil, avec deux projets ambitieux : tourner un film en amateur et partager un moment de vie avec un peuple de la forêt amazonienne.
Ce projet de documentaire a été financé majoritairement par Anaïs et son compagnon Mickaël, ainsi que par une campagne de microfinancement sur Ulule.
Rencontrer un peuple traditionnel de la forêt amazonienne n’a pas été facile. Il aura fallu plusieurs mois d’errance, de contact en contact, de ville en village. Puis, un jour, l’occasion se présente et le rêve se réalise. Le rêve d’une rencontre autre, d’une vie au plus proche de la nature.
De ce rêvé éveillé, est né « Amazonia, voyage en terres indigènes ». Ce documentaire est un road-trip assumé de manière subjective. Le voyage est narré par la voix off d’Anaïs qui emmène le spectateur à comprendre les raisons de son départ à savoir : le sentiment de vivre dans un système de consommation chronophage, trop centré sur le verbe « avoir » plutôt qu’« être » et le besoin grandissant de rencontrer des peuples ayant un lien très fort avec la nature. Le spectateur se glisse dans la peau des réalisateurs et rencontre des personnages hors du commun.
Tatiana da Silva Pereira, écotoxicologue explique que « rien n’a été encore découvert sur ces forêts que nous allons nous rendre compte de l’importance de cette forêt, quand elle aura totalement disparue. »
Caio Pataxo de l’ethnie Pataxo souligne « que la nature est notre dieu. C’est pourquoi nous ne pouvons pas penser qu’au capitalisme car après, tout sera difficile. Il faut réaliser que l’argent ne se mange pas. »
On apprend avec Antonia Melo du mouvement Xingu Vivo Para Sempre, que « depuis 2008, le mouvement a beaucoup lutté avec les peuples indiens et plusieurs organisations internationales et locales pour la défense des droit des peuples indiens. »
La réalisatrice Anaïs Bajeux a souhaité montrer l’Amazonie d’aujourd’hui avec ses combats et ses contradictions « La tribu avec laquelle nous avons vécu avait l’habitude des tournages. D’ailleurs, il n’a pas été facile de leur expliquer pourquoi on ne les payait pas et pourquoi ils pouvaient laisser tous les attributs de la société occidentales dans le champs des caméras, comme les sacs en plastique. Les sociétés de production viennent ici tourner des documentaires pour montrer une image d’Epinal d’un peuple vivant en symbiose avec la forêt. Nous avons voulu montrer autre chose. » Et de continuer : « Aujourd’hui, lorsque vous voyagez en Amazonie vous voyez plus de vaches que d’arbres. »
A son retour en France, Anaïs a changé de vie. Elle a eu une formation en cinéma payée grâce à laquelle elle a pu monter et scenariser le documentaire dans les règles de l’art.
Pour Anaïs, le voyage a été comme un rite initiatique, une deuxième naissance. De son rêve d’enfant de partager la vie d’une tribu indienne, est née une réalité encore plus belle.
L’association La Tribu des Sauvages a été créée pour la diffusion du documentaire. Pour l’instant, il sera visible principalement dans les festivals français, internationaux mais également dans les écoles et les comités d’entreprise, avant d’être accessible sur internet dans différentes langues (français, anglais et portugais).
Page Facebook du documentaire
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