Rien ne va plus au Peace Refuge en Floride !

Tour du monde d’une écovolontaire : le Peace Refuge ou le rêve américain (3/4)
Une équipe de télévision se pointe au ranch, Liza Kurt sont sur leur 31 ! Une deux trois tournez ! On se croirait dans la petite maison dans la prairie.
Quant aux bénévoles, ils filent doux, esquivant au mieux les caméras, dont l’une s’est forcément braquée sur moi, étonnée de voir une French ici. Je lui raconte mon histoire, d’où je viens et où je vais… J’ai droit à un petit reportage sur Planet Animals.
L’équipe de télévision aura eu le mérite d’apporter un peu de convivialité. Le soir, nous nous retrouvons au pub, situé à une heure de route. Hamburgers, sodas, football américain, billard… Ambiance  yankee dans un pub de l’Amérique profonde. La télé hurle, les boules de billard claquent. J’y suis à fond, verre de coca à la main.
Au pays de l’oncle Sam, le mieux reste de se laisser porter par les événements sans vraiment y réfléchir…

Planet Animals

Les jours qui suivent les cameramen de Planet Animals se font un peu pesants. Ils sont aux aguets et s’inspirent de certaines émissions de télé-réalité. Si vous montrez le moindre coup de fatigue, les objectifs se braquent sur vous. Ils sont bien gentils, mais il ne faudrait pas qu’ils se montrent trop persécuteurs. À être filmée ainsi, on a l’impression d’être des humains en cage… C’est peut-être un peu le cas, mais ça, c’est un autre problème.
Il n’empêche que la fatigue des bénévoles commence à être franchement perceptible, d’autant que trois d’entre eux sont déjà partis. Nous ne sommes plus que quatre et le travail s’intensifie. Liza et Kurt ne parlent plus que de la cage à ours, du transport et de toute l’intendance qui va avec. L’enclos n’est toujours pas fini, et le plantigrade arrive lundi, c’est un peu la panique au ranch. Qu’il pleuve ou qu’il vente nous cravachons, le travail est physique, et nous ne sommes quasiment que des femmes, comme c’est souvent le cas dans le volontariat. Nous déplaçons un à un les pans de l’enclos, ratissons la terre, préparons la piscine pour l’ours jusqu’à la nuit tombée.

Le tigre Zulu à l’origine du ranch

Les bénévoles tombent malades les unes après les autres. Certaines finissent par se demander si le rythme que nous tenons n’est pas un peu trop soutenu, les allées et venues entre un intérieur climatisé à outrance et un extérieur pluvieux n’aidant rien.
Côté maison centrale, celle de Liza et Kurt, c’est l’affolement, Kurt vient d’avoir un accident de voiture, rien de grave, mais le van est plié, ce qui complique encore l’opération “sauvetage de l’ours dans l’Iowa”. Décidément, comme on dit à Tahiti, “y’a mauvais mana”
J’essaie bon gré mal gré de voir le bon côté des choses.
Je m’éclipse dès que je peux pour faire des photos… Il y a maintenant une trentaine d’élèves qui suivent mes aventures, alors je ne dois pas les décevoir. Ce suivi pédagogique est finalement un moteur pour les coups durs. J’essaie de glaner, ici et là, des histoires d’animaux que je pourrais ensuite retransmettre. J’en trouve deux intéressantes, celle du tigre Zulu qui fut à l’origine du ranch et de l’ours Yogi, un plantigrade vieux et malade dont plus personne ne voulait à la suite de la fermeture du zoo dans lequel il avait passé dix-huit ans.

Un comportement presque humain

J’apprends à mieux connaître les singes en les nourrissant, en leur donnant, main à la main, des morceaux de fruits, ananas ou bananes.  Leur comportement est étrangement humain, surtout celui des capucins, multipliant les manières, grognant à la moindre contrariété. Leur ténacité lorsqu’ils ont décidé de mener à bout une entreprise, ouvrir une porte, casser une noix est surprenante. Quant à leurs “caprices”, ils peuvent être grandioses, comme le plus petit d’entre eux qui hurle lorsque ses congénères ont eu plus à manger que lui.
Il nous faut donc user de quelques subterfuges afin d’éviter les conflits et d’approcher les enclos en sécurité.

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